Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/40

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mais j’eſpere qu’il ſe réveillera bientôt, & qu’il vivra véritablement. » Ne voilà-t’il pas un diſcours bien poli, adreſſé par an Sçavant, qui n’étoit que cela, à un homme de qualité, tel que le Marquis de Sévigné, qu’il repréſente ici comme un réveur ? Si je voulois citer d’autre endroits encore des Factums de M. Dacier, je crois que tout le monde m’accorderoit ſans peine que, comme l’Obſervateur l’a dit avec vérité, des expreſſions mauſſades & injurieuſes ſont les ornemens de ſon érudition.

3°. Le docte Voltaire adjuge la victoire à M. Dacier, & il ſoutient, que dans le vers d’Horace, Communia veut dire Intacta, des ſujets neufs. Cela n’eſt pas pourtant auſſi certain qu’il le dit ; l’Abbé D.F. pourroit bien avoir raiſon avec le Marquis de Sévigné, & il n’eſt pas le ſeul qui ait donné gain de cauſe à celui-ci. M. de Brueys, dans ſa Paraphrase ſur l’Art Poëtique d’Horace, a adopté le ſentiment de M. de Sévigné. Le P. Tarteron a donné une explication bien differente de celle de M. Dacier. Enfin dans le tems de cette diſpute, M. de Sévigné, ainſi qu’il l’aſſure lui même, avoit pour partiſans un grand nombre de beaux eſprits. Voici ce que M. de Valincourt lui écrivoit dans une Lettre