Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dire. Plût à Dieu que Voltaire ne fût que dépourvu de lumieres & de jugement, qu’il ne fût qu’inſenſé ! Ce qu’il y a de pis, eſt qu’il eſt faux, impudent & calomniateur. Son portrait eſt à la tête du 6 ch. de Téophraſte. Qu’il écrive déſormais tout ce qu’il lui plaira, en proſe ou en vers : on l’a mis, ou plûtôt il s’eſt mis lui-même, hors d’état d’obtenir la moindre créance dans le monde. Au reſte quelque maltraité qu’il paroiſſe ici, on a encore uſé d’indulgence. Que de choſes ne ſçait-on pas, qu’on veut bien s’abſtenir de publier ! Les horreurs de ſon Libelle diſpenſent néanmoins de la modération.

Il eſt certain que s’il pouvoit être guéri de ſon orgüeil, qu’il eſt impoſſible d’exprimer, il ſeroit moins foû, moins impie, moins téméraire, moins brutal, moins fougueux, moins déciſif, moins détracteur, &c. Or, qu’y a-t’il de plus capable d’abattre cet orgüeil monſtrueux, principe radical de tous ſes vices & de tous ſes opprobes, que ce qui eſt conténu dans cettre Lettres ſalutaire, dont votre charité ne manquera pas de lui faire part ?

Je ſuis, &c.

A Paris le 12
Décembre 1738.