Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/47

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voila-t’il pas un Préſervatif bien ſpécifique ? En échange de ce préſervatif, offrons-lui un remede, & : un remede qui lui convient, c’eſt l’Ellebore. Le pauvre V. perd ſon, tems depuis deux années, a vouloir comprendre Neuton, dont il n’entend pas encore les premiers élémens, quelque peine qu’un ſçavant Italien ait priſe pour les lui faire concevoir. Il a été ſi honni, ſi berné, ſi conſpué, pour ſes ſottiſes philoſophiques, qu’en vérité il merite qu’on ait déſormais un peu pitié de lui, & qu’on le laiſſe tranquillement profiter des humiliations que ſon Neutonianiſme lui a procurrées.

Je crois la Voltairomanie aſſez bien démontrée, par tout ce que je viens de

    qui quoiqu’aſſez jeune encore, marche ſi glorieuſement ſur les pas du plus vieux radoteur de ſes Confréres oiſifs. On lui devoit ce petit éloge depuis ſix mois. On en doit auſſi un depuis long-tems à un certain viſage obſcur, Rimeur cauſtique, bien payé de quelques noirceurs de ſa Muſe impudente ; petit Cyclope, qui depuis vingt ans fabrique jour &, nuit ſur ſa foible enclume des vers tel quels, pour les deux Troupes, ſes Nourrices, attendant que le hazard, ou le ſecours d’autrui, faſſe à la fin ſortir quelque bon Ouvrage de ſa Forge. Je ne dirai rien d’un, autre, qui, par un Acte Typoraphique, paſſé par-devant Briaffon, vient de ſubſtituer aux Epiciers de Paris un Recüeil complet de ſes Œuvres mêlées