Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/6

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Henriade ſera-t’elle moins un cahos ébloüiſſant, un mauvais tiſſu de fictions uſées ou déplacées, où il y a autant de proſe que de vers, & plus de fautes contre la langue que de page ? Poëme ſans feu ſans invention, ſans goût, ſans génie. Son Temple du Goût ſera-t’il moins la production d’une petite tête yvre d’orguëil ? Son Charle XII. ne paſſera-t’il pas toujours pour l’ouvrage d’un Ignorant étourdi, écrit dans le goût badin d’une Caillette bourgeoiſe, qui brode des avantures ? Mauvais Roman ! Encore les Romanciers ſe piquent-ils de suivre la Géographie, & de ne point démentir les faits connus. Ses Lettre, où il a oſé porter ſes extravagances juſqu’à l’Autel, le tiendront-elles moins éloigné de Paris toute ſa vie, dans l’appréhenſion des recherches dangereuſes, ordonnées par le ſage & juſte Arrêt du Parlement, qui a condamné ce monſtrueux Ouvrage au feu ? Malgré les déclamations & les airs triomphans de ſa profonde ignorance, les Élémens de la Philosophie de Newton, ſeront-ils jamais autre choſe, que l’ébauche d’un Écolier qui bronche à chaque pas, & qu’un livre ridicule dans l’une & l’autre édition preſque simultanée : Livre, qui a rendu son préſomptueux Auteur la riſée de la France