Page:Guyou, Mottez - Théorie du navire, suivi de Traité des évolutions et allures, 1887.djvu/402

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une eau en remous. On peut s’en convaincre en voyant les lames se transformer en houle quand elles arrivent dans le remous que laisse un bâtiment à la cape.

Plus près. — Il y a peu à dire sur l’allure du plus près quand il fait beau temps. Les bras du vent doivent être raides quand la brise n’est pas égale ; mais les deux bras d’une vergue ne doivent jamais être raides ensemble quand il y a du tangage. C’est dans cette allure que la dérive est la plus forte ; il faut donc éviter de l’augmenter en gouvernant la barre dessous si l’on tient à faire de la route. En louvoyant dans une rade sans mer, un vaisseau gagne autant au vent en virant à onze quarts qu’en virant à douze ; l’expérience en a été faite souvent par les escadres. Les petits navires très fins, par jolie brise, virent à dix quarts et gagnent plus qu’en virant à douze et même à onze quarts.

Au fur et à mesure que l’on diminue de voiles, on porte moins près. La mer que l’on prend par la joue du vent diminue la vitesse en avant et augmente la dérive ; les tangages diminuent la vitesse en avant, le fardage qui reste le même se trouve augmenté par rapport à la surface de voilure. Toutes les forces nuisibles sont augmentées ; la dérive croîtrait dans une grande proportion si l’on tentait de gouverner aussi près du vent que quand on a toutes voiles dehors ; il n’y a donc pas lieu de fatiguer le gréement en voulant orienter beaucoup les vergues de hune quand on a des ris.

Cape. — Quand on arrive à n’avoir plus que les huniers au bas ris, la grand’voile avec deux ris, la misaine un ris, le petit foc et l’artimon, il faut commencer à se préoccuper de l’état de la mer. Le bâtiment est à sept quarts, il a deux quarts de dérive, ce qui détermine au vent à lui une couche de remous qui le préserve du choc des lames. Mais, si le temps augmente encore, cette couche de remous ne sera plus assez large, il faudra l’élargir ; on le fait tout naturellement en diminuant de toile, ce qui augmente l’angle de dérive ; on se débarrasse de la grand’voile et du petit hunier et l’on se trouve en cape courante ; on porte toujours à sept quarts, mais