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Page:Gwennou - Santez Trifina.djvu/8

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V

pour que toutes les merveilles de l’imagination et de la sensibilité bretonnes vinssent trouver dans un Chateaubriand ou dans un Renan des interprètes qui les tissent resplendir de tout leur éclat et, encore ne fut-ee pas dans la vieille langue des aïeux, qui n’avait pas su se maintenir en dehors du peuple.

Dans ce peuple même, une autre surprise nous attendait. La poésie des gwerziou et des soniou, si admirablement expliquée à nos contemporains par un

de ceux qui m’écoutent, par celui qui l’a le mieux sentie et reproduite, a été pour nous une nouvelle révélation de l’:’une bretonne, et cette révélation nous apparaît plus pure e-t plus belle depuis qu’on l’a débarrassée de tout ce qui en avait tardé la sincérité. Ces chansons populaires du pays breton, dont on ne soupçonnait pas l’existence il v a un siècle, ont pris place côté de celles de l’Écosse, des pays scandinaves, de l’Allemagne et de la France comme une des manifestations vraiment originales de cette faculté poétique qui distingue. les peuples noblement doués et dont la variété spontanée marque si profondément la physionomie de chacun d’eux.

La Bretagne ancienne, la Bretagne d’aujourd’hui réservait bien d’autres surprises à ceux qui les abordent. Je viens d’en avoir une aujourd’hui. Le spectacle que vous nous avez donné m’a singulièrement frappé. Ce n’est pas évidemment l’œuvre que nous avons vu représenter qui en elle-même peut revendiquer une signification très haute : c’est l’œuvre bien humble, bien truste, bien gauche de quelque pauvre maître d’école du dix-huitième siècle, qui s’est borné si mettre en dialogue le récit d’un hagiographe1e.un peu plus ancien. Du theme si poétique de la ville d’]s engloutie pour ses crimes, il n’a rien su tirer qui réponde le moins du monde à ce qu’on pourrait attendre. Le seul intérêt de sa pièce est dans l’attrait qu’elle a eue, qu’elle garde encore pour ses compatriotes, et cet attrait s’explique tout entier par la toi dont ils sonfianimés, comme elle en est remplie. On trouve toujours en Bretagne des hommes qui s’enthousiasment pour les vieilles expressions de la piété nationale et qui sont heureux de les incarner. C’est la tintérêt puissant da la représentation d’aujourd’hui et des représentations analogues Nous n’avons pas ail’uire ici a quelque chose de factice. Ces acteurs populaires, vous n’ètes pas allés les former, vous les avez découverts dans le peuple, et vous n’avez fait que leur demander de nous admettre a l’un de leurs familiers exercices. C’est là, Messieurs, un fait des plus remarquables et qui, »- sauf peut—ètre