Page:Gwennou - Santez Trifina.djvu/9

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VI

à Oberammergau et dans de tout autres conditions, - n’a pas, sije ne me trompe, son analogue dans Vlilurope moderne. Des paysans, des artisans, jouant pour leur plaisir et leur eilitictition, sans. se soucier ni de liuere ni de succès, des œuvres ou se sati’st’a.it et sex ulto leur foi naïve, c’est un plienoinene qu’on ellereliei·.iit, on vain ailleurs qu’en Bretagne, (716Ãt une de ces surprises, auxquelles avec vous il tout toujours s’attendri, mais qui ne laissent pas d’émerveiller ceux qui elles se menitestent soudainement. Celle-oi peut être si, ngiilii’ »·· rement teconde. De bien des côtés aujouril’l’iui on initolame un art populaire, un nrt qui ne soit pas un.n-titice, comme l’est tïitelement devenuicelui de notre elite intellectuelle et sooiale. Dans un livre qui est Si, la. t’ois génial et enfantin, le comte Léon Tolstoï vient de poser, ee grand probleme, et. après avoir jeté le plus violent, anatbeme à l’art moderne tel qu’on le eoinprenil, :1 trace le tableau de ne que sera l’art de l’avenir. Les acteurs de Ploujesin seraient certainement pour lui iles collaborateurs bienvenus. Mais il leur demanderait, ai. eux et à leurs pareils, de ne pas se borner 51. représenter les produotionsd’une époque déjà bien loin de nous. D’après sa profonde définition, l’art est le moyen qu’ont les hommes de imsmeii, ieet des sentiments, et le seul bon art, le seul grand art est celui qui exprime la roli » gion d’une société, en prenant le mot dans son sens le plus large, les rapports des hommes avec l’intini et entre eux. La trag-ei, !ie de Sami-Gzoe“noZe’et les ieuvres analogues expriment la religion d’un autre age. l\^|, ii-i puisque la oapacite de sentir et de rendre la t’oi-ine dramatique des idées religieuses est dons lltine itu peuple breton, pourquoi ne s’emploierait-elle pas ai interpréter des œuvres inspirées par ce qui, d’api·.’es Tolstoï, est la religion de notre temps, t’union des hommes avec Dieu et en ltieu ? Il me semble qu’il y a, là, pour les poëtes bretons, une incitation zi proiliiiro des œuvres qui pourront renouveler non seulement. le théâtre breton, mais le théâtre en général, des n-iivi-es religieuses au sens que je viens d’indiquer, et qui, comme les vieux Mystères, seraient jouées pir dos aoteurs populaires et éeoutées par le peuple breton. nous venons d’en être témoins, — avec un sentiment vraiment religieux. S’il en devait être ainsi, le M aout 1898 marquerait une date mémorable dans l’liist, oii-o ilo la rénovation poétique, et on viendrait, un jour, en pèlerinage à Ploujean pour y saluer le modeste berceau de ce grand théâtre populaire que les sieoles prochains verront peut-être se constituer.

Cüest toujours, en effet, en se rattaebant aux tre, di-