Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/123

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— Qu’est-ce que tu dis ?…

— Je dis qu’elle t’aimera… si elle ne t’aime pas déjà…

Il balbutia, effaré :

— Mais de qui parles-tu ?… de qui ?…

L’air hésitant et ingénu, elle répondit, si bas qu’il entendit à peine le commencement de la phrase :

— Je parle de…

— Bijou !… — cria Pierrot qui les sépara brusquement — grand’mère te fait dire qu’on oublie le thé !…

Et, regardant leurs figures animées, il demanda :

— Tiens !… vous êtes rouges comme des guignes ! c’est vrai qu’on cuit ici !…

Denyse s’éloignait en courant, il dit encore :

— On croyait, de là-bas, que vous vous disputiez ?…

Jean répondit, pour répondre quelque chose :

— Ah !… on croyait ça !…

— Oui… surtout grand’mère qui le croyait !… c’est même pour ça qu’elle m’a envoyé chercher Bijou pour le thé !… tu me promets qu’elle n’a pas de chagrin, Bijou ?…

— Et quel chagrin veux-tu qu’elle ait, mon bonhomme ?…

Souriant, il ajouta :

— Qui donc crois-tu qui se chargerait de lui en faire, du chagrin ?… la situation dans la maison ne serait pas drôle pour celui-là !…

Le petit répondit avec une animation extrême :

— C’est qu’elle est si gentille !… et si bonne !…