Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/124

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je l’adore, moi !… et Paul aussi !… et Henry !… et M. Giraud !… et les mômes de Bertrade !… et l’abbé !… et tout le monde !… jusqu’au petit La Balue qui la gobe, lui qui ne gobe personne !… oui… il lui a raconté je ne sais quoi dans un coin après le dîner… et pendant qu’elle chantait, donc !… as-tu vu ces yeux cuits qu’il faisait ?… non, mais les as-tu vus ?…

— Mais tais-toi donc !… — fit Jean agacé, — tu es fatigant, si tu savais, mon petit Pierrot !…

Bijou rentrait dans le salon, Henry de Bracieux la saisit au passage.

— Dis-moi donc — demanda-t-il avec humeur — ce que La Balue te racontait de si intéressant tantôt ?…

— Où ça ?…

— Ici… après le dîner ?…

— Ici ?… répéta Bijou qui sembla chercher, après le dîner ?… tiens, justement, il me parlait de toi !…

— De moi ?…

— Oui… de toi !… il te trouve beau, beau !… mais il trouve aussi que tu ne sais pas mettre en valeur ta beauté…

— As-tu fini de te moquer de moi ?…

— Mais je t’assure que je ne me moque pas le moins du monde… il m’a même recommandé de te dire de mettre, au lieu de tes affreux cols cassés — c’est lui qui parle, tu sais ? — des cols… ah ! comment donc déjà ?… des cols Van Dyck… qui ne cacheront pas ton cou… oui… il paraît que tu as