Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/126

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tive si forte, que Madame de Nézel ne sentait au fond de son cœur que de l’affection pour la délicieuse petite créature qui lui volait inconsciemment son bonheur.


— Ouf !… — fit joyeusement Denyse en rentrant dans le salon où il ne restait plus que M. de Clagny et la famille, — il est minuit et demi, vous savez !… ils étaient vissés tous… j’ai cru qu’ils voulaient ne plus nous quitter jamais !…

— La famille de La Balue n’est pas belle !… dit l’abbé.

La jeune fille protesta :

— Mais ils ne sont pas si laids !… il faut s’y habituer… tout est là !…

— Le petit La Balue est horrible ! — fit madame de Bracieux, — et puis il a quelque chose de visqueux… quand on lui donne la main, c’est comme si on touchait une anguille…

— Et la jeune fille donc ! — dit Pierrot — fi !… elle a des petits yeux de cochon !… et Louis aussi a des petits yeux !…

— Ils sont très gentils tout de même !… — fit Bijou conciliante.

Madame de Bracieux ajouta :

— Et d’excellente maison !… ils descendent de La Balue… du cardinal… du vrai…

— Mon Dieu ! — fit doucement Bijou, — il vaudrait peut-être mieux pour Gisèle ne pas descendre de la cage de fer… et avoir les yeux plus grands… mais enfin, puisque c’est comme ça !…