Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/125

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un cou superbe… et des attaches !… et des dents !… je voudrais que tu puisses l’entendre faire les honneurs de ton physique…

— De mon physique… à moi ?…

— Oui… tu croyais peut-être que c’était du mien qu’il me parlait ?… pas du tout !… il m’a dit, d’ailleurs, qu’il allait te dire tout ça dans des vers !… pas les cols Van Dyck, mais le reste…

— Il est idiot, cet être-là !…

— Oh !… mon Dieu… il est insignifiant !…

— Tu es tellement bonne, toi !… tu ne bêches jamais personne… attention, le voilà qui emballe, le clan La Balue !…

Et, joyeux, Henry cria à demi-voix :

— Hip !… Hip !… Hurrah !!!

M. de la Balue, qui revenait du vestibule portant un lot de manteaux, le regarda avec étonnement. Et dans le hall, une petite scène de famille eut lieu.

Le bonhomme voulait absolument forcer sa femme et sa fille à s’envelopper la tête dans des tricots sordides pour éviter un refroidissement. A la fin, il céda.

Bijou, en disant au revoir à madame de Nézel, lui tendit sa petite main et lui planta si droit dans les yeux son beau regard ingénument curieux, que la jeune femme se détourna, gênée par la persistance de ce regard singulier. Il lui semblait que cette enfant avait découvert le secret de sa vie, et de cela elle souffrait atrocement. Mais la grâce de Bijou était si grande, sa puissance attrac-