Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/137

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mésalliance, les Juzencourt sont plus respectables que les Tourville…

— Ah !…

— Oui… M. de Tourville a épousé « une demoiselle très bien », mais qui s’appelle Chaillot et dont le père est à la Bourse… vous voyez que — côté Tourville — si c’est plus ancien, c’est moins pur !… vous faisiez une si bonne figure, en écoutant tout ça !… j’aurais bien ri si vous n’aviez pas eu l’air si malheureux !…

— Ça n’était pas l’embêtement causé par les racontars Tourville et Juzencourt qui lui donnait cet air là, — fit observer Pierrot : — depuis quelque temps, il est toujours comme ça, même avec moi… et je te promets que pourtant je ne l’accable pas de racontars sur Charles le Téméraire ni sur Guillaume le Conquérant !…

Bijou dit en riant :

— J’en suis convaincue !…

Pierrot protesta :

— Mon Dieu !… c’est pas l’embarras, j’pourrais bien… mais zut !…

— Zut… encore ?… — fit d’un ton de reproche le jeune répétiteur ennuyé, — vous savez que M. de Jonzac déteste cette façon de parler… il voudrait vous voir plus châtié… plus correct de langage…

— Bah !… s’il causait avec mes camarades, il en entendrait bien d’autres, papa… et il s’y ferait tout de suite !… c’est toujours comme ça !… affaire d’entraînement !…