Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/153

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Eh bien, ça peut être très ridicule, mais c’est mon avis… et je parie bien que c’est aussi celui de M. Spiegel ?…

Le jeune homme s’inclina en souriant sans répondre.

Bijou dit, s’adressant toujours au comte :

— Vous l’a-t-on présenté, monsieur Spiegel ?… non ?… alors, je répare cet oubli… monsieur Spiegel, le fiancé de Jeanne… qui n’ose pas soutenir que j’ai raison parce qu’il n’est pas en force… c’est vrai !… il n’y a ici que lui de marié… ou presque…

— Eh bien, et Paul ?… — fit la marquise en riant.

— Paul !… Ah ! oui !… c’est vrai !… je ne pensais plus à lui !… Enfin, les gens pas mariés dominent… Henry, Pierrot, M. l’abbé, M. Giraud, Jean… Tiens !… qu’est-ce qu’il a donc, Jean ?… il a une drôle de figure !…

Jean de Blaye, assis dans un fauteuil de bambou, les yeux à demi fermés, la tête appuyée sur sa main, paraissait sommeiller. Il répondit :

— J’ai mal à la tête !…

Et comme elle insistait, le questionnant pour savoir comment cela était venu, il s’écria, bourru :

— Eh bien ! quoi ? c’est la migraine !… est-ce qu’on sait comment ça vient ?… ça vient comme ça peut, mais ça vient !…

Bijou était passée derrière le fauteuil où se reposait son cousin. Elle reprit, sans se laisser décourager par sa brusquerie, en regardant son