Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/155

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— En a-t-il une veine, cet animal de Jean !...

— Sans doute... sans doute... — répondit l’abbé Courteil avec conviction, — mais il a tout de même bien mal à la tête, le pauvre monsieur !... je connais ça, moi, la migraine !...

La marquise se pencha à l’oreille de Bertrade, et lui dit en examinant Bijou de côté :

— Est-elle assez délicieuse, cette petite !... et bonne, et enfant surtout !... a -t -elle assez simplement embrassé ce nigaud de Jean... à qui ça a fait peur !...

— Oh ! peur !... il était troublé, le pauvre garçon !... et il a voulu expliquer son trouble, voilà tout !...

— Crois-tu ?... avec lui on ne sait jamais !...

— Vous n’avez pas vu qu’il est parti tout de suite... sans même dire adieu à M. Dubuisson et à M. Spiegel qui s’en vont ?... La marquise se tourna vers les deux hommes, qui s’approchaient pour la saluer :

— Puisque nous gardons votre Jeanne, j’espère que vous viendrez la voir souvent ?...

Bijou demanda, s’adressant à son amie :

— Bien vrai, ça ne t’ennuie pas de rester à Bracieux ?... je ne t’en voudrais pas de préférer à moi ton fiancé, tu sais ?...

— Spiegel est obligé d’aller passer quelques jours à Paris — dit M. Dubuisson, — à son retour, je viendrai avec lui chercher Jeanne...

En quittant le salon quelques instants plus