Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/159

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Elle parut chercher :

— Tantôt ?... qu’est-ce que j’ai donc fait ?...

— Tu m’as gentiment, oh ! bien gentiment embrassé... mais tu es trop grande pour faire ça... quand il y a du monde...

Elle demanda en riant :

— Et quand il n’y a personne... est-ce que je peux, dis ?...

Avant qu’il eût le temps de répondre, elle le saisit par les épaules et tendit vers lui ses lèvres. Il abaissait au même instant sa tête, et le baiser lui effleura la bouche. Bijou fit entendre une sorte de plainte caressante et craintive qui l’émut profondément. Décidé à parler, cette fois, il voulut attirer à lui la jeune fille, mais elle repoussa les mains qui cherchaient à la retenir, s’élança hors de la chambre, et, au frôlement rapide de sa robe contre la muraille, il comprit qu’elle s’enfuyait.