Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/158

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mais au fait, il est sept heures ?… nous n’avons que le temps de nous habiller… je reviendrai te prendre après le premier coup du dîner !..

Quand Bijou, très simple toujours, mais mise à ravir, sortit de sa chambre, le grand corridor du premier était obscur et silencieux. Chacun chez soi s’habillait pour le soir. Les domestiques avaient fermé les persiennes et n’avaient pas encore allumé les lampes.

Jean, qui sortait de chez lui, distingua à quelques pas dans l’ombre une silhouette blanche qu’il se hâta de rejoindre.

Bijou demanda :

— C’est toi, Jean ?…

— Oui… c’est moi !… et j’aurais un mot à te dire…

— Quelque chose de pas trop long ?… le premier coup est sonné !…

— Quelque chose de très court… mais que je préfère n’être entendu que de toi…

— Veux-tu que nous entrions chez toi ou chez moi ?…

— Chez toi, puisque nous sommes à ta porte…

Bijou ouvrit et, quand Blaye fut entré, elle dit.

— Attends… ne remue pas… pour pas que tu te cognes… j’allume…

Il l’arrêta par le bras :

— Pas la peine d’avoir de la lumière… je sais parler sans y voir !… d’ailleurs ça ne sera pas long… je veux te dire, mon Bijou… que ce que tu as fait… tu sais bien, tantôt ?…