Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/162

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Depuis un instant. Bijou semblait profondément réfléchir. Elle dit :

— Si tu voulais, nous pourrions être pareilles toutes les deux ?... ça serait tout plein gentil !...

— Comment est ta robe ?...

— Elle n’est pas encore, elle sera !... rose, bien entendu... en crêpe... toute simple, des jupes droites... coupées comme les jupes des danseuses... pour ne pas alourdir par un ourlet... trois jupes superposées, de la même longueur, bien entendu... trois, ça fait suffisamment vaporeux... plus, ça engonce !... et faisant de gros godets ronds... un petit corsage froncé, tout simple... des petits ballons avec des flots de rubans et une ceinture de ruban nouée derrière avec des longues coques et de longs pans... du ruban large comme la main, pas plus...

— Ça sera joli...

— Et ça t’ira à merveille...

— Mais... — demanda Jeanne un peu craintivement — ça ne t’ennuiera pas que je sois pareille à toi ?...

— Ça me fera plaisir, au contraire !... veux-tu que nous fassions ta robe ici ?... je te l’essaierai. .. comme ça, nous serons sûres qu’elle ira...

— Que tu es gentille !... tant d’autres, à ta place, ne se soucieraient que d’elles-mêmes !...

— Dis donc ?... si tu écrivais pour qu’on envoie demain du crêpe ?...

Elle ajouta en riant :

— M. de Bernés, qui me demandait hier soir