Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/169

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— Trop courtes ?… — fit M. de Jonzac, — mais c’est impossible…

Après un instant de réflexion, il ajouta avec effroi :

— À moins que ses pieds n’aient encore grandi !… Jean se mit à rire.

— C’est probablement ce qu’ils ont fait !… dans tous les cas, ses doigts sont retroussés du bout et regrimpés les uns sur les autres, j’en suis sûr !… il n’y a qu’à regarder ses pieds pour s’en rendre compte… il y a partout des bosses… ça ressemble à des sacs de noix !…

M. de Jonzac répondit :

— Je vais lui faire acheter aujourd’hui des chaussures…

— Je crois, mon oncle, qu’il vaudrait mieux l’envoyer prendre mesure à Pont-sur-Loire… il doit y avoir un cordonnier possible… Madame de Bracieux dit :

M. l’abbé y va justement tantôt pour porter une lettre à l’évêché, et savoir la réponse… il pourrait l’emmener ?

— Alors… — Et Bijou, — on prendrait l’omnibus et Jeanne et moi nous irions aussi… nous avons des courses à faire…

— Lesquelles ?… — demanda la marquise.

— Mais du crêpe, d’abord !.. du crêpe pour Jeanne… et puis, des crayons et des couleurs qui me manquent… enfin, un tas de choses !…

M. de Clagny proposa :

— Voulez-vous que je vous emmène tous ?…