Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/177

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moites et les oreilles bourdonnantes, le pauvre garçon la suivait tant bien que mal. Quand l’heure fut passée, Bijou alla prendre son chapeau dans sa chambre, et revint le mettre devant la glace du petit salon.

Et comme, au lieu de rentrer son violon dans sa boîte, M. Sylvestre la regardait lever les bras et cambrer sa taille onduleuse en un gracieux mouvement, elle lui dit :

— Dépêchez-vous !... nous vous emmenons à Pont-sur- Loire... ou plutôt M. de Clagny, un de nos amis, vous emmène sur son mail...

Voyant qu’il ne comprenait pas, elle reprit :

— Une grande voiture... où l’on peut tenir beaucoup de monde...

Il demanda, éperdu :

— Et vous y serez ?...

— Et j’y serai... oui, monsieur Sylvestre... De sa boîte, il avait tiré un bouquet de myosotis et de roses de haie qui inclinaient leurs petites têtes déjà fanées. Il le tendit timidement à Bijou...

— En venant, mademoiselle... je... je me suis permis de cueillir ces fleurs pour vous... Elle les prit, et après les avoir respirées longuement, les passa dans sa ceinture en disant :

— Je vous remercie d’avoir pensé à moi !... n descendit, suivant pas à pas Bijou, heureux, oubliant sa misère. Et lorsqu’il apparut sautillant derrière elle, sa boîte à violon à la main, M. de Clagny dit à Jean de Blaye :