Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/194

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Comme M. de Rueille, l’air préoccupé, ne répondait pas, il se tourna vers l’abbé :

— S’pas, m’sieu l’abbé ?...

L’abbé Courteil répondit, scincère : —

Je ne sais pas... je n’ai pas remarqué...

Pierrot ne se tint pas pour battu :

— Ben ! Bijou les a remarquées, elle pour sûr !... car ce qu’elle les dévisageait !... et avec des petits pistolets d’yeux brillants...

— Moi ? — fit Bijou dont le fin visage se colora brusquement, — moi ?... mais tu rêves !... je n’ai rien vu !... j’avais bien trop peur !...

La marquise demanda :

— Peur de quoi ?...

— Mais de verser, grand’mère ?... Pierrot a raison... nous avons manqué verser...

— Il a raison aussi quand il dit que tu avais une idée saugrenue d’aller en voiture à quatre chevaux dans cette malheureuse petite rue... comment t’a-t -elle poussé, cette idée-là ?... Bijou regarda Jeanne Dubuisson, qui, très rouge aussi, les yeux fixés à terre, écoutait la discussion sans y prendre part, et répondit :

— Mon Dieu !... je ne sais vraiment plus !... je crois que M. de Clagny racontait que ses chevaux étaient mis au bouton... qu’il les ferait tourner dans une assiette... alors, comme la rue Rabelais est un peu étroite et tortueuse, j’ai dit : « Je parie que vous ne passez pas rue Rabelais... »

Pierrot protesta : — C’est pas ça du tout !... tu as dit : « Passons