Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/195

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donc par la rue Rabelais, ça m’amusera de voir ça !… » et comme il hésitait… car faut lui rendre cette justice qu’il a hésité… tu as insisté tant que tu as pu…

— Mais — fit M. de Jonzac, voyant que Denyse paraissait agacée, — quel intérêt veux-tu que ta cousine ait eu à passer là plutôt qu’ailleurs ?…

Pierrot répondit, perplexe :

— Je me l’demande !…

Puis, sautant sur une autre idée :

— Par exemple, un qui n’avait pas l’air content de passer là, c’est M. de Bernés !… je ne sais pas pourquoi… mais il faisait une tête !… Seigneur !… quelle tête !…

Henry de Bracieux se mit à rire et dit :

— Je le sais bien, moi, pourquoi il faisait une tête, ce pauvre Bemès !… il avait peur d’être grondé…

— Grondé ?… — demanda naïvement Bijou, qui ouvrait tout grands ses yeux clairs, tandis que le joli visage habituellement si tranquille de la petite Dubuisson s’empourprait de nouveau, — grondé ? … pourquoi ?…

Et, comme le silence se faisait profond et embarrassant, elle proposa :

— Veux-tu venir faire un tour, Jeanne ?…

— Je vais avec vous !… — déclara Pierrot.

Mais Bijou l’écarta de la main :

— Non… nous sommes très bien comme ça… tu nous gênerais !…

Et, descendant les marches du perron, elle dit à Jeanne, qui la suivait un peu effarée :