Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/196

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— Je sais bien pourquoi tu as eu l’air déconcerté comme ça !… c’est que tu t’es souvenue de cette histoire d’une actrice… dont j’ai oublié le nom… et que M. de Bemès connaît… moi, je ne me rappelais rien… alors, j’étais bien tranquille ! … vois-tu que j’avais raison, quand] je te disais que tu avais tort d’écouter les histoires de la mère Rafut ?…

Jeanne répondit, pensive :

— Je te l’ai dit déjà… tu as toujours raison î… Après le départ de Bijou, les hommes avaient peu à peu quitté le salon.

Dès qu’elle fut seule avec madame de Rueille, la marquise demanda :

— Dis-moi, Bertrade ?… Paul faisait une drôle de tête, à déjeuner…

Ne voulant ni approuver ni mentir, la jeune femme répondit :

— Trouvez-vous ?…

— Je trouve !… et toi aussi !… et, en vous regardant tous les deux, une idée m’est venue…

— Voyons cette idée ?…

— C’est que mon petit Marcel n’est pas plus malade que moi… et que la lettre que tu m’as montrée ce matin n’est qu’un prétexte pour emmener d’ici ton mari… est-ce vrai ?…

Trop franche pour nier, elle dit :

— C’est vrai !…

— Alors… tu es jalouse ?… et jalouse de Bijou ?…