— Tu as dit : « bien d’autres raisons... » tu m’en donnes une, voyons les autres ?...
Madame de Rueille reprit, embarrassée :
— Mais non... c’était une façon de parler...
— Allons donc !... tu mens mal, ma pauvre Bertrade... je parie que je sais ce que tu penses ?
— Je ne le crois pas !...
— Tu vas voir !... tu penses qu’une des raisons pour lesquelles Bijou ne fera jamais attention à Paul, c’est...
— Qu’il est marié...
— Oui, bien entendu... mais tu penses aussi, j’en suis sûre, que Bijou est occupée de quelqu’un ?
... — Ah !... tu vois !... tu ne réponds rien !... oui... tu crois, comme ton mari, qui me l’a dit il y a deux jours, qu’elle est folle du petit Giraud ?...
— Oh ! grand’mère !... en voilà une supposition invraisemblable !... d’abord. Bijou n’est et ne sera jamais folle de personne...
— Qu’est-ce que tu veux dire ?...
— Qu’elle se mariera raisonnablement, paisiblement, comme elle fait toutes choses...
— Mais quand ça ?...
— Quand ça ?... dame !... je ne sais pas au juste... bientôt, je pense...
— Alors, tu dis ça en l’air ?... tu parles d’un avenir encore vague ?...
Madame de Rueille répondit en souriant :
— L’avenir est toujours vague, grand’mère !...