Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/201

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suivant docilement le mouvement mondain où on l’entraînait.

Le petit Bernés vint un soir pour inviter la marquise et ses hôtes à suivre un rallye-paper organisé par le régiment. Lui, devait faire la bête. On construisait de superbes obstacles ; jamais, dans la forêt, on n’aurait couru un si beau rallyepaper.

Tout de suite, Bijou décida sa grand’mère à la laisser suivre à cheval. M . de Rueille et Jean de Blaye répondaient qu’il ne lui arriverait rien. Elle était, d’ailleurs, comme presque tous ceux qui montent bien à cheval, très prudente, ne s’exposant pas inutilement et sachant éviter les accidents.

Madame de Bracieux avait retenu Hubert de Bernés à dîner. Le soir, elle dit à Bertrade, en lui montrant Denyse qui causait avec lui :

— C’est singulier !... il me semble que Bijou n’est plus du tout la même avec ce petit bonhomme ! ... autrefois, elle lui accordait à peine un salut distrait ; à présent, on croirait presque qu’elle « le gobe », pour parler votre langage élégant ?.. .

Et la marquise répéta, intriguée :

— Elle a tout à fait changé sa façon d’être avec lui !...

Madame de Rueille répondit :

— Lui aussi, il a changé sa façon d’être avec elle !...

— N’est-ce pas ?... les premières fois qu’il est