Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/205

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Il répondit, en plaisantant, mais son visage devint soucieux :

— Oh ! moi, vous savez, j’aurais très bien cette idée-là !... mais c’est elle qui ne l’aurait pas... alors, ça revient au même !...

Bijou arrivait, glissant de son pas souple, suivie du petit Bernés qui affirmait, l’air contrarié :

— Je ne peux pas, mademoiselle... je vous assure que je ne peux pas quitter mes camarades ce jour-là .. .

— Mais si !... n’est-ce pas, grand’ mère, — demanda gaîment Denyse, — il faut que M. de Bernès vienne dîner à Bracieux le jour du rallye-paper ? ... c’est lui qui fait la bête, et l’hallali sera, paraît-il, aux Cinq-Tranchées... c’est à un kilomètre d’ici, tout au plus...

Madame de Bracieux examina avec une bienveillance attentive le petit officier et répondit :

— Mais certainement, il faut qu’il vienne dîner à Bracieux... il nous fera plaisir à tous...

— Vous êtes mille fois bonne, madame, de vouloir bien de moi... mais j’expliquais à mademoiselle de Courtaix que ce jour-là... après le rallye-paper que le régiment offre aux habitants du pays, j ’ai pris l’engagement de dîner avec plusieurs de mes camarades...

Il ajouta, en regardant malgré lui Bijou :

— Et je le regrette... plus que je ne puis le dire !...

Pirouettant sur ses hauts talons, Denyse s’envo-