Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/206

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lait déjà à l’autre bout du hall. Elle fut mal reçue par Pierrot, qui lui dit, avec amertume :

— Tu nous as salement lâchés, tu sais !...

Et comme M. de Jonzac, qui, tout en jouant au billard avec l’abbé, écoutait d’ime oreille les conversations, voulait protester contre cette façon de formuler un reproche d’ailleurs juste en soi, Pierrot répondit, convaincu :

— C’est vrai !... j’suis pas pour deux sous puriste !... n’empêche que ce que je dis est vrai... et que les autres le disaient aussi, tout à l’heure !... y avait pas que moi ...

— Mademoiselle... — fit Giraud qui regardait dehors par la grande baie, — vous disiez hier que vous aimiez les étoiles filantes ?... Eh bien, jamais je n’en ai vu autant que ce soir...

— Vraiment ?... — dit Denyse qui alla s’accouder près du répétiteur — il y en a tant que ça ?...

Elle se pencha : —

Qu’est-ce donc, là, à gauche ?... je vois quelque chose de blanc sur la terrasse...

— C’est mademoiselle Dubuisson qui se promène avec son père et M. Spiegel... —

Ah.!... si nous allions les rejoindre... voulez-vous ? ...

Giraud s’élança, heureux de se promener avec Bijou par cette belle nuit étoilée, et ils sortirent ensemble.

Dès qu’ils furent sur la terrasse, elle demanda :

— Au fait, ne croyez-vous pas que c’est indiscret. .. et que nous allons les gêner en troublant un