Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu'il dénoua ses bras, elle dit, d’une voix plaintive et tendre :

— Oh !... que c’est mal, ce que vous avez fait !... que c’est mal !...

Elle cacha dans ses mains son visage, et il entendit qu’elle pleurait.

Il essaya de lui parler et voulut s’agenouiller devant elle, mais elle le repoussa :

— Non !... allez-vous-en !... il faut que l’on vous voie là-bas... moi je rentrerai tout à l’heure... quand je serai un peu remise...

Comme il allait rentrer directement par la terrasse, elle le rappela :

— Pas par là !... faites le tour par l’étang... n’ayez pas l’air de revenir d’ici...

— Laissez-moi vous demander encore pardon !... permettez-moi de baiser vos petites mains que j’adore ?...

Elle répondit, comme si elle avait peur d’elle-même :

— Allez-vous-en !... allez-vous-en !...

Avant de tourner dans l’allée qui conduisait à l’étang, Giraud s’arrêta, cherchant à apercevoir une dernière fois la tache claire que faisait dans la nuit la robe de Denyse. Et il entendit qu’elle pleurait toujours.


— Est-ce toi. Bijou ?... — demanda Jean de Blaye, s’avançant dans l’obscurité profonde.

La jeune fille se redressa : — Qui est-ce qui est là ?...