Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/211

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— Graves ?...

— Oui... je suis chargé de remplir près de toi une mission... de parler, de mon mieux, au nom de quelqu’un qui n’a pas osé parler lui-même...

— Qui est ce quelqu’un ?...

— Henry... il m’a prié de savoir si tu l’autorises à demander à grand’mère ta main ?...

Elle dit, et son accent exprimait la stupeur :

— Ma main ?... Henry ?...

— Est-ce donc si prodigieux ?...

— Dame, oui !... Henry !.,, c’est comme si c’était mon frère, Henry !...

— Enfin, ça ne l’est pas !... par conséquent ne nous occupons pas de lui comme frère, mais comme prétendant... Qu’est-ce que tu réponds ?...

— Je réponds : « Pourquoi Henry s’adresse-t -il à moi d’abord ?...» Au lieu de me demander la permission de parler à grand’mère, c’est à grand’mère qu’il devait demander la permission de me parler...

— Hein ?... quand je le disais, que tu étais un petit être admirablement pondéré et correct... et tout ce qui s’ensuit !...

— C’est mal d’être comme ça ?...

— Eh ! non ! ce n’est pas mal !... au contraire !... seulement c’est... déconcertant... Dis-moi, maintenant que j’ai commis cette faute de te parler d’abord à toi, vas- tu me répondre ?... ou faut-il que je remette les choses en état, en m’adressant à grand’mère, qui s’adressera à toi... etc.. etc..

— Non... je te répondrai...