Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/213

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— Ça te contrarie que je te dise ça ?...

— Oh !... pas du tout !... ça me fait plaisir, au contraire !... à la bonne heure !... au moins, avec toi, on est tout de suite fixé... et puis... si on a des illusions, elles ne font pas long feu...

— Tu avais des illusions ?... quelles illusions ?...

— Aucune...

— Si... j’entends ça à ta voix... elle est aigre, coupante, irritée...

Elle se serra contre lui et demanda, câline :

— Dis-moi pourquoi tu es devenu tout à coup méchant ?...

Il se recula et répondit :

— Parce que, quand on n’est pas très bon et qu’on a du chagrin, alors on devient méchant, c’est fatal !...

— Et tu as du chagrin ?...

— Oui...

— Beaucoup ?...

— Mais... assez comme ça, je te remercie !...

— Mon pauvre Jean !... ça ne va donc pas comme tu veux ?...

— Quoi ?... de quoi parles-tu ?...

— De... tu sais bien ?... je te l’ai dit, l’autre soir !...

Il répondit, s’énervant peu à peu :

— Encore !... ah ça ! tu es folle !...

— Comment ?...

— fit Bijou, — tu n’aimes pas madame de Nézel ?...

Il balbutia, embarrassé :

— Madame de Nézel est une charmante femme...