Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/217

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— Oh ! si !... faisons le compte, veux-tu ?... M. Spiegel a passé à Paris samedi, dimanche et lundi... mardi, il est venu avec M. Dubuisson dîner ici... mercredi, il est venu tout seul... jeudi, il a avalé le déjeuner de la Confirmation, le malheureux ! ... vendredi, il a dîné... et tous ces jourslà nous avons répété la revue avant ou après le dîner, ce qui fait qu’il ne t’a pas quittée...

Jeanne répondit, avec effort :

— C’est vrai !... mais s’il ne m’a pas quittée... il ne s’est guère soucié de moi...

— Comment ça ?...

— Comment ?... Oh !... c’est bien simple !... il ne s’est occupé que de toi... il n’a parlé qu’à toi...

— A moi ?...

— Oui... à toi... tiens ! j’aime mieux te l’avouer, mon Bijou... je suis jalouse... jalouse affreusement. ..

Denyse demanda, l’air effaré :

— Jalouse de qui ?... de moi ?...

Mademoiselle Dubuisson fit signe que oui. Puis elle acheva, tandis que des larmes lui montaient aux yeux :

— Je te demande pardon de te dire ça... je vois bien que je te fais de la peine... mais il valait mieux, n’est-ce pas, dire la vérité, que te laisser soupçonner des choses fausses... tu ne m’en veux pas ?...

— Non... pas du tout !...

Elle ajouta tristement :

— C’est toi qui dois m’en voiloir ?... mais