Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/218

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tu te trompes, je t’assure... M. Spiegel, qui est très poli, s’est occupé de moi parce que je suis la petite-fille de grand’mère qui le reçoit... pas pour autre chose...

— Il s’est occupé de toi îjour la raison qui fait que tous s’en occupent... parce que tu es adorable... et tu le sais bien !...

— Mais non, je...

— Il était bien certain qu’il subirait ton charme comme tous les autres le subissent... c’est moi qui ai été une sotte de ne pas prévoir ce qui arriverait. .. j’ai trop compté sur son affection... j’ai cru qu’il m’aimait comme je l’aime... je me suis trompée, voilà tout !...

— Alors... je ne te verrai plus ?., tu vas éviter toutes les occasions de te rapprocher de moi...

— Non... ainsi, nous allons passer la journée d’aujourd’hui ensemble au rallye-paper...

— Comme vous serez en voiture et moi à cheval, je ne vous gênerai pas beaucoup !...

Bijou resta silencieuse un instant, puis elle demanda, inquiète :

— Tu ne crois pas, au moins... que c’est de ma faute, ce qui est arrivé ?..

— Non, — dit Jeanne, — je ne crois rien sinon que tu es une jeime fiUe ravissante et que je suis une jeune fille ordinaire... je t’en prie, mon Bijou, ne te fais pas de chagrin !...

— Je serais si malheureuse de ne plus te voir !...

— Mais tu me verras !... après-demain, je reviens