Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/226

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— J’ai presque envie de vous laisser partir sans moi ?… vos trois chevaux se démènent comme des enragés… ils vont exciter Patatras, qui ne demande qu’à être tranquille… Partez toujours !… je vous retrouverai là-bas., rien ne m’agace comme de monter un cheval qui tire à pleins bras… et c’est ce qui m’arriverait sûrement si je partais avec vous…

— Alors, — demanda Henry, l’air grincheux, — tu attends Paul ?…

Bijou indiqua les voitures qui sortaient de la cour des écuries.

— Non… je vais escorter grand’mère…

— C’est ça — dit Jean de Blaye — qui va animer ton cheval !…

— Mais non !… je le connais, peut-être, mon cheval ?… Eh bien, tout ce que je vous demande, c’est de vous en aller et de ne pas vous occuper de moi…

— Tu es charmante !… — fit Pierrot, qui se dirigea vers son poney.

Et, s’adressant aux autres, il ajouta, majestueux et vexé :

— Laissons-la, puisqu’elle ne veut pas venir avec nous !…

Jean, qui montait à cheval, répondit, à moitié riant, à moitié fâché :

— Je crois que c’est en effet le seul parti à prendre…

Comme ils disparaissaient tous les trois au tournant de l’allée, M. de Clagny sortit du vestibule.