Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/227

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Il venait voir si son mail était bien attelé et fut stupéfait de trouver là Bijou.

— Comme vous êtes gentille avec cet habit rouge ! — dit-il ébloui ; — habituellement le rouge pâlit... vous, il vous rend, si c’est possible, encore plus rose !...

Quand il apprit que la jeune fille accompagnait les voitures jusqu’au rendez-vous, il fut tout à fait heureux.

La marquise arrivait, suivie de tout son monde. Elle monta dans le landau avec les Dubuisson et M. Spiegel. M . de Clagny prit sur son mail madame de Rueille, les enfants, l’abbé Courteil, M. de Jonzac et M. Giraud, tellement hypnotisé par Bijou, — qui attendait à cheval, prête à partir, — qu’il faillit dégringoler du mail au lieu de s’y asseoir.

Et l’on se mit en route sous un soleil ardent. M. de Clagny, beaucoup plus occupé de Denyse que des quatre chevaux qu’il conduisait, la regardait trotter devant lui, près de la voiture de la marquise.

C’était la première fois qu’il la voyait à cheval, et elle lui semblait incomparablement jolie et élégante. Tandis qu’il la considérait avec une attention singulière, la voix de madame de Bracieux s’éleva, partant du landau :

— Quel horrible chaleur, mon Bijou !... je n’aime pas à te voir ainsi au plein soleil...

Denyse se retourna, toute rose :

— Mais moi non plus, grand’mère, je n’aime pas m’y voir !...