Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/233

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— J’irai revoir la Vivandière, parce que.., pour refuser une place qu’on m’offrait dans une loge... j’ai été forcé de dire que j’avais promis d’aller au théâtre avec des camarades...

— Ah !... qui est-ce qui t’avait offert une place ?..

— Une vieille dame que tu ne connais pas... madame de Bracieux... te voilà bien avancée, n’estce pas ?...

Elle répondit, triste, sans bien savoir pourquoi :

— Madame de Bracieux... c’est la grand’mère de mademoiselle de Court aix...

Surpris, il demanda :

— Comment sais-tu ça ?...

— Mais... comme tout le monde le sait à Pontsur-Loire. ..

— En attendant... — fit-il agacé, — je vais manquer le rendez-vous , moi !...

— Va !... — dit Lisette avec regret, — amuse -toi bien... et à ce soir !...

— À ce soir !...

Au moment d’entrer dans le bois, il cria, se retournant sur sa selle :

— Surtout, prends garde qu’on ne te voie !... ne va pas du côté des voitures !...

Puis, s’engageant dans le sentier que tout à l’heure suivait Bijou, il mit son cheval à un bon galop de chasse pour rattraper le temps perdu. Tout à coup, il s’arrêta, cherchant à distinguer quelque chose au loin.

« Tiens !... — pensa-t -il, — un cheval sans cava-