Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/245

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— Rien… et je crains précisément que vous n’usiez de votre influence sur Bijou…

— Non… je lui ferai les observations que je crois devoir lui faire… rien de plus…

— Alors, vous allez lui parler ?…

— Oui…

— Voulez-vous que je vienne tantôt ?…

— Ah ! non !… donnez-moi jusqu’à demain… je ne lui parlerai probablement que ce soir… mais, au fait !… ça ne vous empêche pas de venir dîner si ça vous plaît ?… c’est pour le… pour la réponse, que je vous remettais à demain…

— Si elle refuse… je partirai…

— Pour où ?…

— Est-ce que je sais ?… ma vie sera finie… j’irai crever dans un vieux coin…

— Vous raisonniez déjà comme ça il y a douze ans !… et vous voilà aujourd’hui, je ne dirai pas plus jeune…

La marquise s’arrêta et reprit en souriant :

— Et pourquoi ne le dirais-je pas ?… vous me paraissez plus jeune que dans ce temps-là… vous êtes surprenant, mon ami, on vous donnerait quarante-cinq ans !…

— Si c’était vrai, ce que vous dites ?…

— Ça l’est !… je vous assure !… mais ça n’empêche pas que vous en avez tout de même cinquante-neuf…

M. de Clagny se leva.

— Adieu !… — fit-il, — à demain…

Il ajouta, avec un sourire navré :