Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/251

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— Ils ne m’ont pas l’air de roucouler beaucoup !… je les regardais hier pendant le rallye-paper… ou je me trompe fort, ou ça ne bat que d’une aile, ce mariage-là !…

— Pourquoi croyez-vous ça, oncle Alexis ?… demanda Bijou, l’air inquiet.

— Parce que je trouve la petite triste et le professeur indifférent !… tu n’as pas remarqué ça ?…

Elle répondit :

— Non !… je ne remarque pas grand’chose, moi !…

De Bracieux à Pont-sur-Loire, Bijou et Jean furent silencieux.

En ville, ils croisèrent, près de la gare, madame de Nézel qui arrivait des Pins par le train de deux heures et demie. En la voyant. Bijou fit un mouvement et ses lèvres remuèrent comme si elle allait parler, mais elle se contenta de glisser vers son cousin un regard luisant et doux. Jean, maladroit et troublé, avait eu l’air de ne pas voir la jeune femme, qui, au lieu d’aller vers le centre de la ville, tournait dans une ruelle tracée au milieu de terrains vagues et de jardins.

En descendant de voiture avec la vieille Joséphine à la porte des Dubuisson, Bijou demanda :

— Où te retrouverai-je ?… et à quelle heure ?…

— À l’hôtel… je dirai d’atteler pour six heures, si ça te va ?…

Elle dit, étonnée :

— Six heures !… ben, tu en as des courses !…