Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/252

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trois heures et demie de courses... dans Pont-sur -Loire !

... Impatienté, et voulant avant tout éviter l’innocente enquête de Bijou, Jean lui offrit de partir plus tôt, mais elle refusa :

— Non... pourquoi ça ?... je suis enchantée de rester longtemps avec Jeanne, moi !...

Mademoiselle Dubuisson était chez elle. Denyse lui trouva la mine attristée et les yeux battus. Elle demanda :

— Qu’est-ce qu’il y a encore ?... est-ce que ça ne va pas ?...

— Pas très bien...

— Est-ce que... ton fiancé ?...

— Toujours le même... —

Ce qui veut dire ?...

— Que je le trouve devenu un peu bien calme... mais il y a autre chose qui m’a secouée ce matin...

— Quoi ?... —

Oh !... un événement qui ne me touche en rien... mais qui m’a fait de la peine tout de même...

Et, évitant de regarder Bijou, elle continua :

— Tu sais bien... Lisette Renaud ?...

— Oui... Eh bien ?...

— Eh bien... elle est morte ce matin !...

— Morte ?... de quoi ?...

Jeanne dit, très bas :

— On croit qu’elle s’est tuée :

— Comment ça ?...

— Avec de la morphine... tu sais, on n’a pas beaucoup parlé de ça devant moi... mais j’ai com-