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XV


LA marquise n’avait pas voulu parler à Bijou le soir. Elle craignait de « troubler sa nuit », et ce fut le lendemain matin seulement qu’elle la fit appeler chez elle.

La jeune fille arriva toute gaie et fit une petite moue désappointée quand sa grand’mère lui annonça qu’elle avait des choses très sérieuses à lui dire.

— Il s’agit, commença madame de Bracieux, — d’un de mes bons amis, qui est aussi le tien...

Bijou l’interrompit :

— M. de Clagny ?...

— Oui... M . de Clagny... tu as dû t’aperce voir qu’il t’aime beaucoup, n’est-ce pas ?...

— Je l’aime beaucoup aussi... beaucoup !...

— Parfaitement... mais toi, tu l’aimes comme un père... ou un oncle charmant... et lui ne t’aime pas comme ime fille. .. ou comme ime nièce... enfui... tu vas être bien étonnée...

Elle demanda, craintive :

— Étonnée de quoi ?...

— De... il veut t’épouser... là !...

Bijou murmura, l’air stupéfait :