Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/261

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avoir vu que je refusais Henry, il a repris l’affaire pour son propre compte…

— Ils vont bien, mes petits-enfants !… je m’explique à présent pourquoi, depuis plusieurs jours, ils font des têtes à porter le diable en terre !…

Et, après un silence, la marquise conclut :

— Je connais maintenant ta réponse à mon pauvre Clagny…

— Comment la connaissez-vous ?…

— Parce que, si tu ne veux pas de tes cousins, qui sont, chacim dans son genre, des êtres très réussis, il est peu probable que tu veuilles du vieil ami de ta grand’mère…

— Lui aussi, il est réussi !…

— C’est vrai !… mais il a près de soixante ans !…

— Il n’en a pas l’air !…

— Mais il les a !…

— Je le sais !… ce qui n’empêche que je n’aurais pas plus de répugnance à l’épouser qu’à épouser Jean ou Henry…

— Tu ne sais pas ce que c’est que le mariage… tu ne peux pas comprendre…

Bijou ferma à demi ses beaux yeux clairs :

— Si ! — fit-elle lentement, — je comprends très bien, grand’mère !…

— Tout ça ne me dit pas ce que je dois répondre à Clagny ?…

— Il va venir aujourd’hui ?…

— Il va venir tout à l’heure…