Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/263

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— Clagny part... il est venu me dire adieu ce matin...

Bijou dressa la tête, et Jean de Blaye dit :

— Il part ?... Tiens !... il avait pourtant l’air de prendre racine dans le pays !...

— Oh !... — fit M. de Rueille, — les racines du père Clagny ne sont jamais bien profondes...

Bijou se tourna vers sa grand’mère :

— Quand part-il ?... — demanda-t -elle inquiète.

— Mais... tout de suite... demain, je crois !.. du reste, nous le verrons ce soir à Tourville... il ira au bal pour rencontrer tous ceux à qui il veut dire adieu...

— Et il ne va pas aux courses ?...

— Non... il fait ses malles !...

— Et notre revue, demain ?... — s’écria Denyse navrée — il m’avait tant promis de venir la voir !...

La marquise regarda sa petite-fille, et pensa que décidément, même avec un cœur exqms, la jeunesse est sans pitié.

L’entrée de Bijou au bal des Tourville fut un véritable triomphe. Elle était, dans cette robe de crêpe rose qui se confondait avec sa peau, infiniment jolie et rare.

— Regardez donc la petite Dubuisson, — dit Louis de La Balue à M. de Juzencourt, — elle a cherché à ressembler à mademoiselle de Courtaix... elle a exactement copié sa toilette... et voyez de quoi elle a l’air ?... de sa femme de chambre... tout au plus... à quoi ça tient-il ?...