Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/264

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M. de Juzencourt répondit avec un rire épais :

— C’est que, si le contenant est pareil, le contenu ne l’est pas !... Est-ce qu’elle ne se marie pas, la petite Dubuisson ?...

— Si... elle épouse un jeune huguenot qui doit être quelque part dans quelque coin... Ah !... non. . . il n’est pas dans un coin... le voilà qui papillonne comme les autres autour de « Bijou »... Juzencourt demanda :

— Et vous ?... vous ne papillonnez pas ?...

— Moi ?... j’épouserais bien, moi !,., parce que il faut un jour ou l’autre se marier... sans ça, les parents crient... à cause du nom, vous savez ?... mais papillonner ?... ah ! ma foi non !... ça ne me chante pas !...

Et, d’un pas traînant, il se dirigea vers Henry de Bracieux, auquel il dit, la voix et le regard voilés :

— Quelle chaleur, n’est-ce pas ?... vous avez de la chance de ne pas rougir... vous avez d’ailleurs une de ces peaux !... c’est vrai !... vous avez l’air d’un hercule... et malgré ça, la peau est d’une couleur... et d’un grain !...

Comme il se penchait vers lui, l’air attendri, Henry lui cria, de sa grosse voix sonore et pleine :

— Ah !... vous m’embêtez avec ma peau !... Et laissant le petit La Balue planté au milieu du salon, il alla retrouver Jean de Blaye, qui, de loin, regardait mélancoliquement Bijou s’embrouiller dans les danses pour lesquelles se présentaient à la fois six danseurs.