Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/34

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l’aimer. Il trouvait l’air du soir délicieux, et jamais le soleil couchant, qui flambait s’enfonçant lentement dans la Loire, ne lui avait semblé plus lumineux. La petite charrette était si étroite, qu’à chaque oscillation de la voiture il frôlait de son coude le bras de la jeune fille, tandis que les fins cheveux blonds envolés du grand chapeau de paille balayaient sa joue qu’il sentait devenir brûlante.

Bijou s’aperçut de sa préoccupation. Elle dit en riant.

— Il me semble que vous n’écoutez pas beaucoup la description de mon « idéal » ?…

— Mais si !…

— Mais non !… à propos !… avons-nous bien fait toutes les commissions ?…

Elle prit dans sa poche une longue liste qu’elle se mit à relire :

« Glace.
« Petits fours.
« Fruits.
« Poisson.
« Les Dubuisson.
« Parler au boucher.
« Gaze rose.
« Mère Rafut.
« Chapeau.
« Livres de Pierrot.
« Cartouches d’Henry (16). »

M. de Rueille, qui regardait la liste, demanda :