Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/38

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Elle ajouta, voyant que le cheval se calmait :

— … Ou à peu près !… vous n’êtes pas dans votre assiette…

Il répondit machinalement :

— Non !… Je ne suis pas dans mon assiette !…

Au premier bond du poney, Denyse avait repris le bras de M. de Rueille. Non qu’elle eût peur le moins du monde, mais parce que, assise sur la banquette trop haute pour elle, elle n’avait aucun aplomb et essayait de s’accrocher à quelque chose de solide. Sans quitter le bras où elle s’était suspendue, elle demanda avec intérêt, se penchant vers son cousin :

— Pas dans votre assiette ?… qu’est-ce que vous avez ?… vous êtes malade ?…

— Malade… non !… c’est-à-dire… pas précisément !…

— Comment, « pas précisément » ?… Ah ! il ne faut pas l’être, malade !… nous avons à travailler à la revue, ce soir !… si vous ne vous y mettez pas tous, et tout de bon… elle ne sera jamais finie pour le bal des courses !…

— Je m’en fiche un peu, de la revue… et… je… à votre place…

Il s’arrêta, embarrassé. Bijou demanda :

— Quoi ?… qu’est-ce ?… vous alliez dire quelque chose ?…

Il balbutia, cherchant ses mots :

— Oui… en effet !… je voulais vous dire que le dessin qu’a fait Jean pour votre… pour le costume d’Hébé…