Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Tant mieux !… ça doit être l’âge idéal !… l’âge où le cœur s’endort…

La marquise dit, maligne, en regardant son neveu :

— Il s’endort quelquefois plus tôt !…

Jean haussa les épaules :

— Oui… mais il se réveille !… ou il peut se réveiller… on n’est pas tranquille !… tandis qu’à quarante-huit ans…

— Tu crois ça ?… il y a douze ans que mon vieil ami Clagny avait quarante-huit ans… il en a donc aujourd’hui soixante… eh bien, je parie que son cœur ne s’est jamais endormi !… jamais, tu m’entends ?…

Et elle ajouta, plus bas, pour n’être pas entendue de Bijou qui causait avec Bertrade :

— Le cœur ni le reste !…

Jean se mit à rire.

— Bigre !… mais c’est un phénomène, votre ami !… il gagnerait, à se montrer, beaucoup d’argent !…

— Il n’a pas besoin de ça !…

— Il est riche ?…

— Dégoûtamment !…

— Mais encore ?…

— Quatre cent mille livres de rente… tu ne trouves pas ça gentil ?…

Il dit, sans enthousiasme :

— Si… évidemment, c’est gentil !… pour quel qu’un qui n’a rien volé…

Puis il demanda :