Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/49

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— Ah !… je n’ai pas le droit de la quitter sans permission ?…

— Jean ?… — recommença Bijou, — voyons, Jean ?…

De nouveau, M. de Rueille s’interposa. Il dit, d’un ton coupant :

— Pourquoi ne pas vous mettre à genoux devant lui ?…

— Oh !… mon Dieu !…je ne demande pas mieux, si ça peut le décider !…

Elle s’élançait vers son cousin, mais Rueille la saisit par le bras, disant rageusement :

— Allons donc !… c’est ridicule !…

Elle balbutia, le regardant d’un air stupéfait :

— C’est vous qui êtes ridicule !…

Il répondit, la voix dure :

— Oui… c’est convenu !… c’est moi qui dois aller m’asseoir !… c’est moi qui suis ridicule !… c’est moi qui suis tout ce que je ne devrais pas être et qui fais tout ce que je ne devrais pas faire…

Madame de Bracieux demanda :

— Qu’est-ce qu’il y a donc, mes enfants ?…

M. de Jonzac expliqua, en débourrant sa pipe qu’il tapota soigneusement contre un meuble pour en faire tomber la cendre :

— C’est, Dieu me pardonne ! Paul qui se dispute avec Bijou !…

— Avec Bijou ?… — fit la vieille femme, au comble de l’étonnement.

Et madame de Rueille répéta, en abandonnant le journal qu’elle lisait :