Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mon Dieu, oui ! j’ai cet honneur !… je te demande si un couplet ne ferait pas bien là ?…, un couplet sur un air connu ?…

Il répondit, distrait :

— Si… très bien !…

— Ben, fais-le !…

Jean bondit :

— Que je le fasse, moi !… pourquoi moi ?…

— Parce que c’est toujours toi qui les fais…

Jean protesta :

— En voilà, une raison !… c’est justement pour ça que c’est le tour des autres !… tu n’as qu’à faire travailler Henry, ou l’oncle Alexis… ou M. Giraud… ou même Pierrot !…

— Pourquoi « même » ?… — demanda Pierrot vexé, je les ferais peut-être aussi bien que toi, tu sais, les couplets !…

— Fais-les donc !… moi, j’en ai assez !…

— Jean ?… — dit Bijou suppliante, — ne nous laisse pas en plan… je t’en prie ?…

Elle marchait vers lui, tendant son museau rose, les lèvres avancées dans une petite moue implorante et drôlette. M. de Rueille avait vu le mouvement. Il se leva brusquement, et, l’arrêtant au passage :

— Mais il les fera, vos couplets !… il ne demande que ça… allez donc vous asseoir !…

Denyse restait plantée au milieu du hall, surprise de cette sortie singulière. À la fin elle répliqua :

— Mais c’est à vous d’aller vous asseoir !… pourquoi quittez-vous votre table ?…