Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/53

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— Quelle est la réplique de Vénus ?…

Comme M. de Rueille, distrait, regardait un papillon de nuit qui volait autour de la lampe posée devant lui, plusieurs voix répétèrent à tue-tête :

— Quelle est la réplique de Vénus ?…

Il lut, ahuri, en se bouchant les oreilles :

« — Tu sais que je n’en crois pas un mot !… »

— Efface !… dit Jean, et mets : « Je n’en crois rien de rien, tu sais !… » Et maintenant, le Symboliste répond :

L’âme d’un symboliste,
Madame, est un coffret mélancolique d’améthyste
À serrure de diamant.
Il suffit de savoir l’ouvrir et la comprendre,
Et le trésor éclos illumine la chambre.
Et sourit la tristesse aux lèvres des amants !

M. de Rueille demanda :

— C’est drôle, ça ?…

— Mon Dieu !… — dit Jean énervé, — je ne dis pas que ce soit un pur chef-d’œuvre !… Bijou demande un couplet… je lui fais son couplet comme je peux… je ne t’empêche pas d’en faire un autre qui soit mieux !…

— Sur quel air… — dit Bijou, — va-t-on chanter ça ?…

— Ah ! oui… c’est vrai, il faut un air !… quel air ?…

Rueille conseilla :

— Mettez : « Air : J’en guette un petit de mon âge. »