Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/58

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ce que vous avez, — mais vous êtes joliment distrait, ce soir !…

Sans répondre, Rueille écrasa sur le papier sa plume qui cria plaintivement. Jean demanda :

— Qu’est-ce que tu fais donc ?…

— J’efface !…

— Quoi ?…

— J’ai répété quatre fois les mêmes répliques…

Bijou et Blaye se levèrent et vinrent regarder le « travail » de M. de Rueille.

Le jeune fille lut :

MADAME DE STAËL.

« — Je suis madame de Staël.

THOMAS VIRELOQUE.

« — S’y ’ous plaît ?…

MADAME DE STAËL.

« — Je suis madame de Staël…

THOMAS VIRELOQUE.

« — S’y ’ous plaît ?…

MADAME DE STAËL.

« — Je suis madame de Staël… »

Oui, — dit-elle, — il faut effacer ça !…

Mais Jean protesta en riant :

— Laissez donc, au contraire !… on croira que Maeterlinck a collaboré… ça sera très chic !…