Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/59

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— Si on allait se reposer, — proposa M. de Jonzac ; — Paul dort à moitié… c’est pour ça qu’il écrit trois fois de suite la même chose sans s’en apercevoir… M. l’abbé dort tout à fait… et quant à moi… je grille d’en faire autant…

— Oh !… — dit Bijou, — il est à peine une heure !…

— Eh bien, mais il me semble que, à la campagne… qu’en dites-vous, monsieur Giraud ?…

Le jeune professeur répondit, sans quitter des yeux Bijou :

— Oh ! moi, monsieur, je passerais ici toute la nuit sans avoir sommeil !…

La marquise se leva.

— Mes petits enfants, votre oncle a raison… il faut aller se coucher !… Bijou !… tu veilleras à ce que les livres que vous avez pris dans la bibliothèque y soient remis…

— Oui, grand’mère… je vais les remettre moi-même…

Tous sortaient du hall, sauf Bijou. M. de Rueille demanda :

— Voulez-vous que je reste avec vous ?… ça ira plus vite ?…

— Non !… vous ne connaissez rien à la bibliothèque… vous embrouilleriez tout… il faut quelqu’un qui sache ou logent les livres…

Et, s’adressant au répétiteur, qui sortait le dernier, elle lui dit, très gentille, cherchant, semblait-il, à se faire pardonner une indiscrétion grande.