Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/65

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— Travaillé ?… — fit Pierrot convaincu, — travailler sans toi ?… ah ! fichtre non !… c’est assez de piocher quand tu es là, sans encore le faire en ton absence !… Ah ! non !… elle serait mauvaise, celle là !… nous en avons soupé, de la revue !… moi surtout !… qui suis obligé de travailler encore au reste…

Bijou se mit à rire :

— Tu ne crains pas de te fatiguer en travaillant tant que ça ?…

— S’il continue, au train dont il va, — dit M. de Jonzac, — il ne passera pas son baccalauréat… n’est-ce pas, monsieur Giraud ?…

— Je le crains, monsieur, je le crains ! — répondit doucement le professeur — Pierrot est très intelligent… mais si étourdi, si distrait… depuis notre arrivée ici, surtout !…

Pierrot se récria :

— Pas plus que vous toujours, que je suis distrait, monsieur Giraud !… c’est vrai !… je ne sais pas ce que vous avez… vous êtes en voyage tout le temps !… vous ne bouquinez pas comme avant… et même avec les math, on dirait que ça ne biche plus !… vous ne faites plus rien… que vous occuper de moi… et des vers dans les coins…

— Vous faites des vers, monsieur : Giraud ?… demanda madame de Rueille qui entrait, suivie de Jean et d’Henry.

— Mon Dieu… madame… — bredouilla le pauvre garçon, qui ne savait où se fourrer ni que dire — j’en fais… sans en faire…